Quelque part sur la route de Phnom Penh (Le 11/05/2015)
Sur la route de Phnom Penh, après quelques 8h de route, notre roue arrière commence à onduler comme si elle était voilée. Après un premier arrêt, rien ne semble en désordre, le pneu semble correct mais nous pensons que le poids des bagages à l’arrêt a voilé la roue (nous n’avons plus de béquille centrale, nous planifions donc de rejoindre la capitale à allure réduite). Quelques km plus loin, le pneu arrière se met à glisser. La moto est incontrôlable et nous nous arrêtons. Le pneu est à plat. Pour la 4e fois, là, ça commence à bien faire ! Nous sommes sur une route plutôt déserte au milieu de nulle part et pour couronner le tout, il fait nuit. Grand moment de solitude. Surtout lorsque l’on sait que la vie s’arrête à la nuit tombée ici, même s’il n’est que 18 heures...
Après une petite observation du milieu environnant, Chapichette repère un semblant de garage de l’autre côté de l’autoroute. La traversée à la Yamakasi entre les voitures et les scooters de l’autoroute nous mène au pseudo garage où, un Cambodgien qui baragouine un peu d’anglais nous accueille. Le garage est fermé mais il nous amène jusqu’à un autre garage devant une entreprise où des centaines de cambodgiens viennent de finir leur journée de travail et bloquent quasiment l’autoroute.
Ce sont un garagiste et une bonne vingtaine d’autres personnes qui nous accueillent avec le son au volume maximum. Nous découvrons avec stupeur la cause de notre crevaison. Ce sont les rayons de la roue arrière qui se sont détachés et ont littéralement traversé le pneu. Il faut tous les remplacer et le garagiste n’est pas chaud pour le faire le soir même. La réparation ne pourra avoir lieu que le lendemain. Un des mecs à côté est un peu tricky et nous annonce d’emblée que le prix est de 10$ pour nous amener à une guest house dans les environs pour passer la nuit. Chapichette essaie de gratter l’amitié pour qu’ils nous hébergent mais ils n’ont pas l’air très chauds et préfèrent nous proposer du business. « Merci, mais comment nous reviendrons demain ? Nous ne savons même pas où nous sommes ! » s’exclame Chapichette. Après une longue négociation (Chapichette est très difficile en affaires) nous obtenons un prix à 6$ comprenant également quelqu’un qui viendra nous chercher le lendemain. N’ayant pas trop le choix (pas du tout le choix en fait !), nous prenons cette option.
Au retour le lendemain matin, la roue n’est plus là ! Le garagiste nous annonce que cela ne sera prêt que dans une heure. Nous cherchons un café chaud dans les bouibouis environnants pour Chachou mais ils ne le font que glacé. Nous sortons donc notre casserole et nous installons à l’un des bouibouis pour demander à faire chauffer notre eau. Un café plus tard et nous sommes de retour au garage, où notre ami le garagiste se fait corrompre par son voisin qui nous demande cette fois-ci 25$ pour la réparation. Pas moyen ! Mais de quoi se mêle-t-il celui-là ! Malheureusement, la marge de négociation est réduite. Après une heure, le prix descend à 20$ puis 18$ et finalement, après plus d’une heure, nous lâchons à 17$ en demandant un nettoyage de la moto en prime.
Entre temps, nous rencontrons un chargé des ressources humaines de l’entreprise d’à côté. Il nous explique que c’est une fabrique pour Adidas et que les produits sont destinés à l’export vers les pays occidentaux. Les heures de travail sont 7 :30-11h30, 12h30-16h30, soit 8 heures par jour et les salariés ont 2 jours de repos par semaine. A priori, ce sont de bonnes conditions et le salaire est plus que correct nous dit-il.
Pendant ce temps, le petit garçon du mécanicien est posté sur sa chaise et mange des escargots tout en nous observant!